Impressionnant ! Et le public est impressionné, si l’on en croit 700 commentaires béats.
Florilège :
Merci profondément Julien et Johann. En effet c’est inquiétant à l’heure ou les fascistes prennent le pouvoir un peu partout dans le monde, et cela ne fait que confirmer que le fascisme est l’aboutissement du capitalisme.
Le contexte historique crée le cadre qui permet à l’humanité d’exprimer sa haine, et d’imposer ses pires visions du progrès . Ne nous faisons aucune illusion, le nazisme vit dans nos sociétés a l’état larvaire. Un rien suffirait à le faire renaître.
immense merci à Johann Chaputot pour ce travail rigoureux sur l’impensé qui a caractérisé tout le narratif enseigné sur le nazisme en Europe occidentale (contrairement à l’Europe orientale pour laquelle le nazisme est demeuré une question). Sa thèse se trouve confirmée par ce que nous vivons avec ce “management sanitaire” insensé et profondément destructeur.
Fantastique d’avoir invité cet historien qui nous permet, par un retour original sur un passé terrible, une lecture féconde et limpide du monde moderne.
on doit réagir vite et bien!! merci de votre exposé!
enfin quelqu’un qui ne renvoie pas le nazisme à une résurgence d’ordre réactionnaire aristocratique mais en montre toute la modernité capitaliste, en combinant la gestion de masse et la domination technique, au profit de l’économie libérale. Concernant le libéralisme anglo-saxon, il faut bien avoir à l’esprit qu’il n’est pas indemne d’une conception raciale de l’existence. Sinon, comment expliquer le mouvement des droits civiques et Martin Luther King ?
Arbeit macht frei, ce message et cette image qu’on découvre à l’école et que j’avais quelque peu oublié m’est resurgit quand j’ai découvert plus tard le discours de la politique libérale ou du monde des grandes entreprises … je trouvais le lien troublant …
de nos jours, et avec de très bonnes performances, on n’échappe pas à la castration et à la mise à mort.
Johan Chapoutot, un grand nom de l’Histoire contemporaine, plus besoin de le présenter, mais le lire absolument.
Ma liste de livres indispensables grandit.
en essayant de soumettre la société, les dirigeants sont peut-être bien en train de fabriquer involontairement un Golem incontrôlable
On pourrait continuer longtemps.
Peu de commentateurs semblent avoir une bonne connaissance des ouvrages antérieurs de Chapoutot et la plupart sont comme des enfants émerveillés devant un cadeau inespéré.
Je pensais plus ou moins intuitivement, et chaque année un peu plus depuis trois décennies que je voue à ce sujet mon travail d’historien, que l’humanité avait un besoin urgent de mieux comprendre le nazisme. Désormais, je saurai plus précisément pourquoi je le pense.
Ces commentateurs ne sont sans doute, pour la plupart, ni sots ni incultes. Ils observent le monde, et beaucoup pensent agir pour le transformer. Mais leur fragilité intellectuelle augure mal du sort de leurs efforts.
Le livre Libres d’obéir / Le management du nazisme à aujourd’hui (Gallimard, début 2020) a fait l’objet au lendemain de sa sortie de commentaires défavorables. Le rapprochement entre le management actuel et le nazisme faisait à plusieurs lecteurs, disposant de relais médiatiques, l’effet d’une gifle et l’auteur reproche à juste titre à certains de critiquer sans lire, en s’arrêtant au sous-titre. Mais ce n’est pas une raison, bien au contraire, pour délaisser les critiques qui témoignent d’une lecture plus attentive, comme celle, disponible depuis un mois sur Facebook et ci-contre, de l’universitaire Thibault Le Texier. Car cette heure d’entretien, censée dégager exhaustivement l’apport du livre, se présente tout entière comme une réponse aux indignations primaires, assénée sur un ton méprisant voire impatient.
En d’autres termes : ce n’est pas parce qu’on s’est attiré les foudres de la droite, ou d’une gauche peu critique envers le capitalisme, qu’on a nécessairement raison, et mérite des applaudissements voire des rappels, lorsqu’on rapproche du nazisme, en frisant parfois l’assimilation, les moeurs “entrepreneuriales” des gros actionnaires d’aujourd’hui et leurs méthodes de domination politique.
Je saute directement à l’essentiel : à la 45ème minute, JC rend hommage “aux historiens du nazisme” pour l’avoir décrit comme une “polycratie” où nombre de petits groupes rivalisent dans un grand désordre; puis il prend ses distances avec eux sur le point suivant : il a découvert, lui, que “cela était théorisé”, notamment par le héros de son livre, Reinhard Höhn -un cadre subalterne de la SS devenu un oracle de l’économie ouest-allemande.
Je suis d’accord avec un certain nombre d’affirmations émises. Notamment le prurit anti-français des nazis, qui me semble nouveau dans l’oeuvre de JC (auparavant il s’en tenait, dans la Loi du sang, à leur dénonciation de la Révolution, en omettant d’ailleurs les nuances nécessaires : si un Goebbels ou un Rosenberg la vomissent en bloc, Hitler lui trouve quelques vertus), mais en désaccord radical avec cette vision d’ensemble. Elle procède d’un refus, apparemment de plus en plus viscéral, de considérer la personnalité de Hitler et de la mettre au poste de commande.
Pour des analyses plus détaillées
“enfin quelqu’un qui ne renvoie pas le nazisme à une résurgence d’ordre réactionnaire aristocratique mais en montre toute la modernité capitaliste”
Comme si l’un empêchait l’autre !
“la plupart sont comme des enfants émerveillés devant un cadeau inespéré.”
C’est un peu l’impression qu’on a quand Goebbels parle d’Hitler.