Le putsch manqué de Vienne en juillet 1934 : Hitler tirait les ficelles et cela COMMENCE à se savoir !

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Traduction de son chapeau :

Le putsch de juillet 1934 est un point central de l’histoire autrichienne et aussi de l’histoire allemande. Aussi fait-il l’objet d’une documentation et d’une recherche de qualité. Cependant une des questions les plus importantes n’est pas encore éclaircie aujourd’hui : comment en est-on arrivé à cette tentative précoce de prise du pouvoir national-socialiste en Autriche ? Et quel rôle a joué Hitler dans tout cela ? Aujourd’hui, tant de sources sont connues et systématiquement publiées qu’il est possible pour la première fois de prouver de manière convaincante que Hitler tenait depuis le début tous les fils en main et que dans ce cas aussi il ne saurait être question d’un “dictateur faible”.

François Delpla
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normalien (Ulm), agrégé, docteur HDR historien du nazisme et de sa guerre depuis 1990 biographe de Hitler persuadé que le nazisme a été très peu compris pendant un siècle et que son histoire scientifique débute à peine

2 Comments

  1. A la fin du chapeau, Kurt Bauer s’en prend à l’expression “dictateur faible”, due à Hans Mommsen, l’un des fondateurs, avec Martin Broszat, de l’école fonctionnaliste d’histoire du nazisme. Il récidive en début d’article en raillant discrètement la formule “dem Führer entegen arbeiten” (travailler en direction du Führer) mise à la mode par Ian Kershaw en 1999, et à toutes les sauces par bien des chercheurs après lui.

    Hitler, en décidant cette tentative de putsch, s’est montré au contraire tout à fait résolu et les nazis autrichiens ont agi non pas en direction de lui, mais bien sous sa direction.

    Cela dit, ils ont été bien maladroits… si leur mission, comme le dit l’article, était non pas de tuer Dollfuss mais de créer un rapport de forces qui l’oblige à modifier sa politique.

    Il est, dans cet article, bien peu question de Dollfuss, qui était, lui aussi, quelque peu dictatorial et, en matière de force, ne le cédait en rien à Hitler.

    Les nazis n’avaient à ce moment aucune chance de prendre le pouvoir en Autriche. Hitler s’était déjà montré expert pour laisser mûrir les crises et frapper à coup sûr après une préparation adéquate.

    Et si son but, alors, avait été tout simplement d’éliminer Dollfuss ? La question mérite au moins d’être posée.

  2. Dollfuss avait l’inconvénient pour Hitler d’être l’ami personnel du Duce Mussolini.

    Or, on sait que s’il y a bien un obstable à l’Anschluss, c’est bien l’attitude mussolinienne !

    Hitler doit donc agir avec un but : faire l’Anschluss tout en se mettant Mussolini dans la poche, ou plutôt sous le coude.

    En faisant croire que les nazis autrichiens ont agi sans son accord et en les blâmant, Hitler ménage sa relation avec Mussolini. En éliminant Dolfuss il supprime un agent mussolinien à la tête de l’Autriche. Il prépare donc le rattachement du pays en empêchant Mussolini de s’y opposer efficacement. Mussolini perd là la partie en Autriche. Il n’a plus qu’à se soumettre gentiment au nouvel ordre hitlérien.

    En échange de l’Autriche Hitler promet de ne pas agiter la question du Haut Adige italien où sont de nombreux Allemands. Il tiendra parole sur ce point. Mais, Hitler avait aussi promis de délocaliser les Allemands du Haut Adige en Autriche. Chose qui ne sera pas entièrement faite. Hitler garde ainsi dans le Haut Adige une épine qu’il peut triturer dans le pied mussolinien si jamais ce dernier ne se tient pas tranquille.

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