Ce nom est pourtant bien connu, par Mein Kampf tout d’abord (“C’est ainsi que je vins à l’hôpital de Pasewalk, et là j’eus la douleur d’assister à la révolution […] Quant à moi, je décidai de devenir un homme politique.”), puis par la controverse ouverte au milieu des années 1970 par les travaux de Rudolph Binion : Hitler avait-il connu, dans cette clinique, une transformation profonde, induite ou aidée par les soins d’un psychiatre nommé Edmund Forster ?
L’édification, à l’emplacement de la clinique préalablement rasée, d’un bâtiment consacré au souvenir de l’épisode est complètement passée sous silence dans les nombreux écrits consacrés à cette question. Elle mérite à présent d’être connue et scrutée.
Extrait de Das Itinerar (Harald Sandner) :
Donnerstag 21.10.1937
Obersalzberg Besichtigung von Modellen in der Theaterhalle.
Besprechung über den Ausbau der Hamburger Hafenanlagen und über den Neubau einer
Elbbrücke.
Einweihung einer Gedenk- und Weihestätte in Pasewalk durch Rudolf Heß.
Freitag 22.10.1937
Obersalzberg Empfang des Herzogs von Windsor.
L’inauguration a lieu le 21 octobre 1937 et Hitler, qui d’ordinaire ne boude pas ce genre de cérémonie, est absent. C’est le lendemain qu’il reçoit au Berghof la visite du couple Windsor, arrangée par Charles Bedaux, et ceci explique peut-être cela. Mais il délègue sur place Rudolf Hess -une preuve entre mille de l’étroitesse persistante de leurs liens, du moins quatre ans après la prise du pouvoir et quatre autres avant le vol séparateur. Le lendemain, d’ailleurs, on retrouve Hess à Rome, pour apporter les voeux du Führer au Duce à l’occasion du quinzième anniversaire de la prétendue marche sur cette ville, autre mythe originel de la geste nazie. Hitler ne peut pas être partout ! Mais il a un représentant (Stellvertreter) et un seul.
Wikipedia n’est pas une Bible ni une source aveuglément fiable, mais peut en revanche nous renseigner utilement sur l’état de non-avancement d’une question. Cet article est probablement le fait d’érudits locaux. Sa bibliographie en tout cas ne fait état que de livres et d’articles ayant trait à la cure de Hitler, et muets (ou presque ?) sur les tribulations immobilières de l’endroit où elle s’est produite.
“il délègue sur place Rudolf Hess -une preuve entre mille de l’étroitesse persistante de leurs liens, du moins quatre ans après la prise du pouvoir et quatre autres avant le vol séparateur. Le lendemain, d’ailleurs, on retrouve Hess à Rome, pour apporter les voeux du Führer au Duce à l’occasion du quinzième anniversaire de la prétendue marche sur cette ville, autre mythe originel de la geste nazie. Hitler ne peut pas être partout ! Mais il a un représentant (Stellvertreter) et un seul.”
Cet épisode est particulièrement intéressant.
On peut juger que Hitler envoie Hess à Rome en tant que représentant du NSDAP pour célébrer la victoire d’un autre parti, le parti fasciste. Mais, pour ce qui est de Pasewalk , il ne peut s’agir que d’un épisode très PERSONNEL pour Hitler puisqu’à cette date le parti nazi n’est pas encore fondé et Hitler n’en a pas fait la connaissance… En quelle qualité autre que celle d’alter-ego véritable du Führer, un “autre moi”, Hitler aurait-il peu envoyer Hess ? L’envoi de Hess pour la célébration de cet événement si particulier, si personnel démontre les liens si forts qui unissaient les deux personnages. Proximité personnelle qui est rappelé par Leitgen quand il évoque les discussions privées entre les deux personnages dont “personne ne savait vraiment ce qu’il s’y disait”.
Bravo.
Quels sujets défrichez-vous en ce moment ?
Le vol de Rudolf Hess. C’est vaste (je creuse une autre affaire, épiphénomène qui a lieu un an plus tard) ! Je m’efforce de regrouper tous les témoignages des proches de Hess. Dans l’idéal, il faudrait que je me rende en Allemagne pour en réunir le maximum, tout n’étant pas en ligne.