Précisions sur l’article “Les nazis et Charlemagne”

Ary Scheffer (10 févr. 1795 - 15 juin 1858) Charlemagne reçoit à Paderborn la soumission de Witikind, roi des Saxons en 785 - image Versailles, châteaux de Versailles et de Trianon

Himmler détestait Charlemagne. Il voyait en lui un “Sachsenschlächter“, un “boucher des Saxons”. Il avait en l’occurence fait construire un mémorial à Verden sur la Aller, dans la région de Hanovre, en hommage aux 4500 “combattants pour la liberté” saxons exécutés en cet endroit par Charlemagne.
https://de.wikipedia.org/wiki/Sachsenhain

En l’occurence, dans un cadre privé, Hitler souligne la vanité de l’entreprise de Himmler. Hitler affiche sa préférence pour l’Antiquité classique au passé germain.

Voilà que Himmler vient à nouveau de tenir un discours dans lequel il a qualifié Charlemagne de “Boucher des Saxons”. La mort d’un grand nombre de Saxons n’était nullement un crime historique, ainsi que le pense Himmler ; Charlemagne a très bien agi, soumettre Widukind et tuer les Saxons sans autre forme de procès, c’est ainsi qu’il a pu faire emménager l’Empire franc et faire entrer la culture occidentale dans l’Allemagne actuelle.”

(A. SPEER, Erinnerungen, 1971, p. 108)

En outre, conformément à cette approche, ainsi que le note Joseph Goebbels le 15 novembre 1936, dans son journal intime Hitler interdit de faire publiquement l’éloge de Widukind. Hitler s’insurge contre les tentatives de certaines personnes de dévaluer l’histoire allemande. Hitler défend le principe d’inviolabilité de l’histoire de l’Allemagne. C’est de son unité qu’est issu le peuple allemand, assure-t-il.
Même Charlemagne nous appartient. Ce qui est arrivé, nous devons l’accepter, ce qui va arriver nous devons l’autoriser. Il ne faut pas avoir d’idée préconçue. Toutes les tentatives d’unifier le Reich ont été nécessaires et donc utiles”

(R. REUTH, Joseph Goebbels Tagebücher, 1992, p. 1007-1008, 15 novembre 1936.)

En conséquence de l’ordre d’Hitler, Himmler sera contraint de prononcer un éloge public à Charlemagne. Dans cet éloge a été prononcé en 1944, Himmler reconnaît enfin que Charles était un grand souverain.

Charlemagne, homme très contesté, homme très honoré et en fin de compte, ce que nous avons du mal à admettre publiquement mais que nous nous devons de reconnaître au nom du combat pour la création d’un Reich, – le Grand, parce qu’il est le fondateur du Reich. Il a introduit le christianisme pour faire de cette conception du monde un ciment du pays.

(J. ACKERMANN, Himmler als Ideologe, 1970, p. 59 .)
(Bundesarchiv NS 19/324 : Rede Himmlers vor den Teilnehmern des politisch-Weltenanschaulichen Lehrganges in Sonthofen, 24 Mai 1944, p. 6)

1 Comment

  1. Il y a bien un pilote dans l’avion !

    Un pilote sous-estimé depuis un siècle au profit, soit des mouvements profonds de la société allemande, soit des lieutenants entre lesquels il se serait contenté d’arbitrer.

    Une fois ces préjugés déblayés, il reste beaucoup, beaucoup à affiner.

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